Préparer, traiter, contrôler : Similitudes entre cuir et métal
J’aime partager certaines de mes découvertes qui me rappellent ce qu’on fait chez REVETEM.
Lors de mon dernier WE en Corrèze, je pensais simplement découvrir un pan du patrimoine local. Mais l’immersion dans l’univers du cuir m’a, immédiatement, fait penser au métier d’applicateur de revêtements techniques.
Tout au long de la visite du musée de la tannerie de Bort-les-Orgues, les similitudes entre cuir et métal se sont imposées : étapes de préparation, immersion, séchage, finitions…
Surprise par les analogies entre tannage végétal et traitement de surface, je vous partage ici ce parallèle inattendu.
Des procédés étonnamment similaires
Derrière des matériaux très différents – cuir et métal – se cache, avant tout, un processus de transformation minutieux, exigeant et structuré.
Cette visite, animé par d’anciens salariés, m’a rappelé des mots, des gestes et des logiques que nous utilisons tous les jours dans les ateliers de REVETEM.
Ce qui m’a, en premier lieu, marqué, c’est que chaque étape du tannage végétal trouve son équivalent dans notre travail d’applicateur à façon :

1. Préparation de surface : Dégraissage
Dans la tannerie, les peaux arrivaient, autrefois, encore pleines de résidus graisseux. Elles étaient donc dégraissées, puis soumises à un pelanage. Cette opération permettait de dégrader légèrement les fibres pour mieux faire pénétrer les agents tannants. En effet, plus les fibres étaient ouvertes, plus le cuir gagnait en souplesse.
Chez REVETEM, c’est exactement la même logique. Effectivement, avant d’appliquer un revêtement, nous réalisons d’abord, un dégraissage soigneux. Puis un grenaillage ou sablage pour obtenir un état de surface propre et rugueux, conforme à la norme Sa2½. Cette rugosité permet ainsi une meilleure adhérence du revêtement, comme le pelanage facilite l’action des tanins.
2. Trempage et imprégnation
Dans le tannage végétal, les peaux sont trempées entre 8 et 15 jours dans une série de 5 à 8 cuves, contenant des solutions de plus en plus concentrées en tanins végétaux.
Ces tanins, sous forme de poudres naturelles (mimosa, châtaignier…), pénètrent au cœur de la matière et en assurent la conservation et la transformation.
Chez REVETEM, nous avons notre propre version de ce traitement par trempage.
Le procédé consiste à chauffer la pièce métallique à une température déterminée, puis à la plonger dans un lit de poudre thermoplastique fluidisé par de l’air.
L’air pulsé met la poudre en suspension, ce qui permet une répartition homogène sur toutes les surfaces, même celles complexes ou internes.

Ce procédé présente plusieurs avantages majeurs :
-
Il permet de former une couche de revêtement épaisse et régulière, offrant une protection anticorrosion renforcée.
-
Il garantit une très bonne adhérence, sans coulures, ni défauts visuels.
-
Et surtout, il permet de revêtir à la fois l’extérieur et l’intérieur des pièces creuses.
Tout comme dans le tannage végétal, où l’immersion répétée et la montée progressive des concentrations garantissent un résultat de qualité, notre procédé de trempage dans un bain de poudre fluidisé assure une protection homogène, durable et performante, jusqu’au cœur de la pièce.
3. Séchage contrôlé
Le séchage du cuir est une étape cruciale.
Trop rapide, le cuir devient raide.
Trop lent, le processus n’est plus rentable.
Les peaux peuvent être séchées suspendues ou sur cadre, dans des conditions strictement contrôlées.
Même constat chez REVETEM.
Après l’application du revêtement, le refroidissement ou la polymérisation doit être maîtrisé pour éviter les défauts (fissures, décollement, tensions).
Là encore, le bon séchage conditionne la qualité finale du produit.

4. Finition et contrôle qualité : chaque pièce est unique
Dans la tannerie, le finissage donne au cuir son aspect final : texture, couleur, toucher. Cela prépare le matériau à sa future transformation (maroquinerie, sellerie, etc.).
Chez nous, c’est le moment du contrôle visuel. Chaque pièce est examinée une à une par nos opérateurs pour vérifier l’uniformité du revêtement, l’absence de défauts, et la conformité aux exigences du client. Comme pour le cuir, chaque pièce a sa singularité, et c’est notre rôle de garantir une finition irréprochable.
À l’image d’un cuir mal tanné qui se détériore avec le temps, un revêtement technique mal exécuté perdra rapidement son efficacité.
Performance et responsabilité
Le musée évoque la différence entre tannage végétal et tannage au chrome III. Ce dernier, bien que plus rapide, introduit des risques chimiques.
Chez REVETEM, nous avons, depuis toujours, fait le même choix que les anciens tanneurs végétaux : éviter le chrome.
Nous utilisons des revêtements biosourcés comme le Rilsan®, qui offrent une excellente protection anticorrosion, tout en respectant l’homme et son environnement.
Ce choix, plus coûteux parfois, est plus durable – comme le tannage végétal.

Tirer les leçons du passé pour construire un avenir durable
Ce que m’a appris cette visite, c’est qu’un savoir-faire, aussi précieux soit-il, ne suffit pas à survivre s’il ne s’adapte pas à son époque. La tannerie de Bort-les-Orgues, malgré la qualité de ses procédés, a fermé parce qu’elle n’a pas voulu faire évoluer ses pratiques face aux enjeux environnementaux. Refus d’installer une station d’épuration, rejets directs dans la Dordogne… des choix qui, à terme, ont scellé son destin.
Chez REVETEM, nous avons fait un autre pari. Celui de mettre en avant des solutions plus propres, sans attendre qu’elles deviennent obligatoires. Nous avons délaissé les revêtements chargés de solvants au profit de revêtements en poudre thermoplastique, plus sûrs pour nos opérateurs comme pour l’environnement.
Et surtout, nous avons fait le choix d’intégrer des revêtements issus de l’huile de ricin, qui allient performance anticorrosion et respect de la planète.
Cette logique d’anticipation et de responsabilité, nous la portons dans chacun de nos projets. Parce qu’un bon revêtement ne se juge pas seulement à sa tenue dans le temps, mais aussi à son impact global : sur l’environnement, sur la santé, sur l’avenir.
Cette visite m’a confirmé une chose : pour continuer à exister demain, il faut savoir évoluer aujourd’hui.
Et c’est précisément ce que nous avons choisi de faire.